Depuis 1996, l’Institut culturel Avataq participe activement à l’étude et à la mise en valeur du site à pétroglyphes de Qajartalik, et également à l’élaboration d’un plan de protection à long terme du site.
Le site archéologique où se trouve les pétroglyphes (JhEv-1), est situé à l’extrémité nord-est de l’île Qikertaaluk, sur une petite péninsule nommée Qajartalik, ce qui signifie en Inuktitut « où il y a un kayak ». L’île Qikertaaluk est située à environ une quarantaine de kilomètres au sud-est de la communauté de Kangirsujuaq.
Le site a la forme d’une cuvette et fait environ 130 mètres de long. Il est traversé par des affleurements de stéatite dans son axe est-ouest. Ces affleurements ont été utilisés pour deux activités principales: d’une part, la production de pétroglyphes; et d’autre part, l’extraction de blocs de stéatite nécessaires à la confection des lampes et des contenants.
Le site JhEv-1 n’est pas directement daté. Toutefois, la ressemblance stylistique des pétroglyphes à l’art mobilier dorsétien, ainsi que les indices archéologiques recueillis sur l’utilisation de la carrière de stéatite, démontrent une exploitation durant le Dorsétien.
Les pétroglyphes de Qajartalik sont une manifestation unique de l’expression visuelle des Dorsétiens. C’est seulement à cet endroit qu’ils ont transposés à grande échelle et dans la stéatite les sculptures figuratives qui apparaissent généralement sur des fragments d’os, d’ivoire ou d’andouiller.
Au début des années ’60, Bernard Saladin d’Anglure a identifié 95 gravures à Qajartalik (Saladin d’Anglure 1962). Par la suite, au cours de ses expéditions sur le site de 1996 à 1998, Avataq a pu porter le nombre de pétroglyphes observés à 165, dont certains sont visibles seulement avec un éclairage favorable. La majorité des pétroglyphes possèdent des attributs anthropomorphiques, sans toutefois représenter spécifiquement une figure humaine.
Depuis dix ans, l’Institut culturel Avataq travaille pour que le site de Qajartalik soit reconnu comme patrimoine mondial par le gouvernement fédéral. Le site est unique en soi et vu sa fragilité et sa richesse, il doit être protégé. Il est donc important qu’une législation soit appliquée pour qu’il n’y ait plus de vandalisme ou toute autre activité pouvant nuire à sa préservation. L’entente intervenue en 2008 entre les Inuits du Nunavik, le Nunavut et le Gouvernement fédéral concernant la propriété des îles côtières du Nunavik nous permet enfin de relancer le dossier de la reconnaissance de Qajartalik auprès de la Commission des Lieux et monuments historiques du Canada. Cette reconnaissance devrait être officielle au début de 2010.
Voir la collection de pétroglyphes [lien vers la collection]