Par Pierre Desrosiers
Le Lac Guillaume-Delisle présente l’un des paysages les plus spectaculaires du Nunavik. Ce territoire a été occupé durant des millénaires par des groupes de l’Arctique ainsi que par des groupes venus du sud. Une équipe composée de Willie Kumarluk (chasseur-guide), Andrew Papigatuk (assistant archéologue, Avataq) et John Topping (assistant), sous la supervision de Pierre M. Desrosiers (archéologue, Avataq) y a réalisé des travaux archéologiques durant 20 jours. Louis Gagnon (conservateur, Avataq) et Annie Kasudluak (agente de liaison du parc Tursujuq, ARK) se sont aussi joint à l’équipe durant quelques jours. Cette recherche a été financée par l’Administration régionale Kativik et le projet ARUC Sivulitta inuusirilaurtangit atuutilaurtanigillu (l’ARUC est un programme du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada). En plus de cette équipe, deux chercheurs, Dominique Marguerie (professeur, Université de Rennes) et Stéphanie Steedland (étudiante au Doctorat, Université Laval), ont passé une semaine avec l’équipe afin de documenter l’utilisation du bois flotté par les Inuit.
Les travaux se sont principalement concentrés sur le site HbFx-1, dans la partie sud-est du lac, là où le campement de base du parc devrait être établit. L’endroit est un site amérindien historique et contemporain. Parmi les objets les plus anciens découverts dans les sondages, des perles de verres et d’autres objets non autochtones ont été identifiés attestant de l’existence d’échanges.
Le poste de traite George Papp (HaGa-1) a été visité dans le but d’effectuer une évaluation de l’état de préservation des bâtiments afin de proposer un plan de conservation à long terme. Des mesures temporaires ont été prises afin de préserver les bâtiments, comme la fermeture des fenêtres à l’aide de bâches en plastiques ainsi que le renforcement des structures qui sont en train de s’effondrer.
Au Fort Richmond (HaGb-11, 1750-1759 A.D. et 1921-1928? A.D.), nous avons réalisé une collecte systématique d’objets se trouvant dans les zones érodées sur la plage. Nous avons profité de cette visite pour effectuer une meilleure cartographie du site. De nouveaux emplacements de structures ainsi que l’emplacement d’un quai ont été localisés, ils datent probablement des années 1920.
Enfin, de courtes recherches ont permis de mieux documenter les sites paléoesquimaux Kenuayuak (HaGb-7) et Gulf Hazard 1 (HaGd-4). De nouveaux sites ont été répertoriés dans la région dont un site paléoesquimau près de l’aéroport d’Umiujaq.