Le thé du Labrador (Mamaittuqutik)
Bien qu’il soit plus fort en automne et en hiver, on cueille le thé du Labrador sur le versant des collines tout au long de l’année. On nous a dit que la plante ne mourrait pas en hiver. « Tout comme les animaux gardent leur fourrure, mais la renouvelle au printemps, la saveur du thé du Labrador survit à l’hiver. » Plus la plante est ancienne, meilleure elle est. Dans la partie sud du Nouveau-Québec, on trouve deux espèces de thé du Labrador. La plus petite est plus efficace et a meilleur goût ; la plus grande est amère et croît à l’intérieur des terres.
Les feuilles infusées ou mâchées facilitent la respiration, arrêtent les saignements, renforcent les malades affaiblis et soulagent simplement de nombreux malaises et douleurs. On peut fabriquer un onguent efficace en faisant bouillir les feuilles et en les mêlant avec un peu de graisse clarifiée ou d’eau. On applique cette pommade ou simplement les feuilles mâchées sur diverses parties du corps pour soulager les douleurs musculaires, la fièvre, les maux de gorge ou encore pour arrêter les saignements de nez. On dit que le malade guérira d’autant plus vite que l’onguent pénètre bien dans la peau, laquelle doit être bien nettoyée avant l’application.
Le genévrier (Qisiqtutauyak)
On ne trouve le genévrier qu’à partir de la ligne des arbres. En infusion, cette plante a des propriétés curatives semblables à celles du thé du Labrador. On dit cependant qu’elle est plus efficace et qu’elle a meilleur goût. Par ailleurs, cette substance n’entre pas dans la composition de pommades. Les infusions de genévrier servent de remède contre les rhumes, les maladies pulmonaires, la perte de sang, les troubles urinaires et les « malaises généraux ».
L’épilobe (Paunnaq)
À l’exception des racines, on fait bouillir la plante entière pour obtenir une infusion propre à soulager les maux d’estomac et autres malaises. Il n’y a pas de saison privilégiée pour la cueillette, mais les plantes vieilles d’un an sont les meilleures. On mâche les feuilles de l’épilobe pour arrêter les saignements de nez.
La ronce petit-mûrier (Arpehutik)
Les feuilles de cette plante, que l’on cueille en bordure des lacs ou de la mer, font une excellente infusion. On s’en sert contre les maladies rénales, les troubles de digestion et les malaises généraux. On utilisera de préférence des feuilles vieilles d’un an et cueillies à l’automne.
L’aigrette de l’Arctique (Suputik/Suputauyak)
Autrefois, l’aigrette servait à allumer le feu ; on la place maintenant sur l’ombilic d’un nouveau-né, l’ayant parfois mêlé au préalable de charbon de bois écrasé. On cueille l’aigrette à l’automne ; au printemps, on récolte l’huile des tiges de la plante que l’on applique sur les verrues pour les faire disparaître.
Autres plantes
La base épineuse de la renouée (qaqilanahutik) ou les feuilles de l’arctostaphyle servent aussi à préparer des infusions contre les maux d’estomac et autres malaises.
On cueille les bulbes de champignons à l’été en accordant préférence à ceux qui sont séchés et fendus. Ces champignons ne sont pas comestibles, mais aident plutôt à faire sécher et guérir coupures, engelures et autres infections cutanées. On ne se sert que du bulbe et pas du pédicule du champignon.
Appelée « laitue des Inuits », la sabline (maliksuarak) se trouve sur les plages ; on la consomme nature pour soulager la diarrhée.
Le saule nain à la fleur orangée (amaalhnaaq) pousse partout. Ses feuilles sont comestibles ; mâchouiller ses racines pelées soulage les maux de gorge.
La tripe de roche est un lichen noir dont on fait une infusion pour traiter la tuberculose