INUKJUAK tire son nom du passé, car le mot signifie « en ce lieu vivaient de nombreux Inuits ». Aujourd’hui la collectivité compte plus de 1000 Inuits.
C’est sans doute dans les environs d’Inukjuaq qu’on trouve les plus beaux paysages de tout le Nunavik. Les falaises escarpées des îles font face à la côte ; il est fort agréable de naviguer le long de ces falaises en été car la mer n’y est guère agitée, surtout quand le vent ne souffle pas trop fort ou qu’il vient du large. En hiver, la banquise est presque aussi lisse que le plancher d’une maison, si bien qu’on s’y déplace rapidement en qamutik.
Inukjuaq est l’endroit où s’installèrent les premiers marchands français, Revillon Frères, vers 1902. Il ne reste plus qu’une des bâtisses qu’ils ont érigées. Je me souviens très bien d’eux, car ils employaient mon père. Les Inuits possèdent encore aujourd’hui certains des objets que vendait la société Revillon, surtout des pièges à renard.
Inukjuaq est aujourd’hui l’un des plus grands villages du Nunavik. La population blanche n’est pas très nombreuse, et les Qallunaats qui y travaillent s’en vont habituellement quand leur projet est terminé. Les principales ressources d’Inukjuaq sont le caribou et le phoque, et l’on peut y pêcher en hiver sur les lacs. Les Inuits d’Inukjuaq, jeunes et vieux, parlent encore inuktitut. Les rares Inuits qui maîtrisent bien l’anglais ne le parlent qu’avec les Qallunaats
Les attelages de chiens sont nombreux dans cette communauté aujourd’hui. Après n’avoir utilisé que les motoneiges, les Inuits sont revenus à la manière traditionnelle. Le prix d’une motoneige varie de 7000 à 10 000 $ et continue à augmenter, tout comme celui de l’essence. Les difficultés sont nombreuses pour les habitants du Nord, d’autant plus que les emplois sont rares.
Texte par Taamusi Qumaq (1992)