Méthodologie
Le projet a débuté par la réalisation d’une série d’entrevues à Inukjuak. La personne la plus âgée de chaque famille était interrogée et priée d’énumérer tous les membres de sa parenté dont elle pouvait se rappeler. Ce fut la première série de généalogies ayant été consignée par ordinateur. La deuxième source de renseignements mis en mémoire est formée des diagrammes dressés sur le terrain par des anthropologues. La saisie de ces données se poursuit car, dans le cas du Nunavik, la plupart des familles ont été recensées par des chercheurs de l’Université Laval dans les années soixante. Parmi les autres sources d’information figurent les travaux publiés par des anthropologues, ainsi que les interviews sur l’histoire orale déposées à l’Institut culturel Avataq.
Ces généalogies manquent toutefois de détails, notamment les dates de naissance. C’est alors que d’autres sources de renseignements sont mises à contribution. Nous en avons utilisées plusieurs, dont :
- les anciennes listes officielles du Fédéral dressées à partir des numéros de plaques d’identité,
- les recensements gouvernementaux,
- les registres des naissances et des décès tenus par les dispensaires,
- les registres des naissances et des décès que tenait la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Les sources modernes comprennent :
- les listes de population compilées par les municipalités
- la liste des bénéficiaires du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.
Enfin, des renseignements précis sont aussi fournis par les familles comme telles, et notre liste de toponymes nous aide à vérifier les lieux de naissance et de décès.
Il importe d’assurer que le nom d’une personne n’est pas enregistré plus d’une fois, si bien qu’il faut faire attention aux divers noms d’une même personne. Les familles de régions différentes se rappellent parfois d’une même personne sous différents noms. Par exemple, on se souviendra d’une Mary dans une communauté, mais d’une Nasaq (le nom inuit de la même personne) dans une autre. Il faut donc faire très attention aux noms multiples.
Donc, il est important de comparer les diverses sources et de s’assurer qu’une personne n’est pas inscrite deux fois.
La source d’information doit toujours être citée dans les notes.
Note à l’intention des intervieweurs : il vaut mieux interviewer à la fois l’homme et la femme du couple pour obtenir des renseignements complémentaires. Assurez-vous que la personne interrogée mentionne les prénoms ou les répète après avoir mentionné le lien de parenté ; par exemple, ma grand-mère Mary, ou ma sœur Lucy.
Selon la pratique coutumière en matière d’adoption dans le Nord, les enfants étaient confiés aux parents adoptifs sans documents ni autres preuves d’adoption. Comme les enfants adoptés voudront sans doute un jour connaître leurs antécédents familiaux, nous avons pensé à les inscrire sous deux noms, soit leur nom de famille biologique (accompagné du symbole &) et le nom de famille d’adoption (marqué du symbole @). À noter que si vous recherchez une personne ayant été adoptée, il faut utiliser le symbole approprié à la suite du nom de famille. Selon la pratique coutumière, l’enfant adopté connaît habituellement le nom de ses frères et sœurs biologiques ; ils sont normalement répertoriés sous les vocables nukait-jeune frère, najait-soeur, angajuit-frère aîné, et ainsi de suite, mais ce n’est pas toujours le cas.
Outre les liens de parenté consanguins, les Inuits avaient aussi coutume d’adopter un homonyme (sauniq), mais cela se produit moins fréquemment de nos jours.
Les arbres généalogiques sont confidentiels et ne peuvent être consultés que par les membres de la famille concernés ou avec leur accord.
Le programme Personal Ancestral File (PAF) a été mis au point par l’Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours (Mormons) à Salt Lake City, Utah, USA. Il a été conçu pour répondre aux besoins de cette confession religieuse, si bien que certaines catégories ne sont pas pertinentes à une généalogie nordique.
Les champs utiles :
- Date et lieu de naissance
- Date et lieu de baptême (ce champ a servi à l’inscription des numéros de plaques d’identité)
- Date et lieu de mariage Date et lieu de décès
La personne est reliée à son/sa conjoint/e (qu’ils soient légalement mariés ou non n’a pas d’importance). Une famille est créée et un MRIN (numéro d’identification de famille) lui est attribué. Les enfants sont ensuite ajoutés à la famille : un RIN leur est aussi attribué, et ils peuvent être reliés à chacun de leur conjoint/e et enfants, et ainsi de suite.
TITRE
Données de sortie et diffusion
ARTICLE
Il y a plusieurs façons d’extraire l’information de la base de données :
- La fonction DESCENDANTS CHART (diagramme des descendants) donne la liste de tous les enfants, petits-enfants, etc. d’une personne, ainsi que les dates de naissance ;
- La fonction FAMILY GROUP RECORD (données de groupe familial) donne l’information disponible sur une famille nucléaire (père, mère, enfants) ;
- La fonction PEDIGREE CHART (diagramme des antécédents) donne un graphique montrant les parents, grands-parents et ainsi de suite d’une personne.
Certains des diagrammes déjà produits ont été publiés dans la revue Tumivut.