Un petit dictionnaire
anthropologie des techniques : voir technologie.
approche technologique : voir technologie
archéologie : étude de l’évolution humaine par l’étude des cultures matérielles.
archéologue : personne qui étudie les cultures humaines par l’analyse de la culture matérielle.
artéfact : objet ancien, produit et utilisé par l’homme et qui donne des informations sur la culture de ses créateurs.
assemblage lithique : Un assemblage lithique est un ensemble d’artefacts en pierre ayant été collecté dans un endroit précis (site archéologique, niveau archéologique, etc.).
carrière de matière première : Une carrière de matière première est une source de matière première qui comporte des traces d’activités humaines liées au matériau qui a été extrait ou collecté dans ce lieu.
chaîne opératoire : La chaîne opératoire consiste en une série d’actions liées entre elles et ayant une certaine finalité. Dans le cas des artefacts, la chaîne opératoire inclut toutes les étapes allant de la collecte de la matière première jusqu’à l’abandon, en passant par la fabrication, l’utilisation et la réutilisation. Les archéologues l’utilisent comme outil d’analyse conceptuelle visant à décortiquer toutes les étapes d’une série d’actions qui se sont produites.
cristal de quartz : voir quartz cristallin.
culture matérielle : La culture matérielle est un ensemble d’objets produits et/ou transformés par l’humain et attribuables à une ou plusieurs culture(s).
éclat : Un éclat est un fragment de matière première détaché par l’application d’une force naturelle (choc, fissuration thermique, etc.) ou artificielle (transformation d’un matériau par l’humain). Bien que la majorité des éclats produits par l’homme soient des résidus de taille, les éclats peuvent aussi avoir été produits de façon intentionnelle pour servir de support d’outil.
fouilles de sauvetage : Lorsqu’un site archéologique risque d’être affecté par des travaux de terrassement, de construction ou encore par des agents naturels (e.g. vagues, glissement de terrain, érosion), les archéologues sont amenés à réaliser des fouilles de sauvetage. Il s’agit alors de recueillir un maximum d’informations sur un site archéologique avant que celui-ci ne soit détruit. Des découvertes importantes peuvent parfois amener les archéologues à demander que les travaux soient remis à plus tard si cela s’impose. Ce type de fouille est souvent un compromis entre la préservation du patrimoine du Nunavik et la poursuite du développement économique de la région. Une bonne planification des travaux d’aménagement constitue la meilleure garantie contre la destruction du patrimoine archéologique.
grattoir : Le grattoir est caractérisé par sa fonction : un outil servant à gratter. Sa partie active forme habituellement un angle légèrement aigu qui est utilisé avec un certain mouvement permettant de gratter sans sectionner l’objet travaillé.
inventaires archéologiques : Les inventaires archéologiques consistent principalement à localiser les sites présents dans une région. Le travail comprend la recherche de nouveaux sites archéologiques et parfois la visite de sites déjà connus pour mieux en évaluer le potentiel. Il en résulte habituellement l’enregistrement de nouveaux sites archéologiques et l’attribution de codes Borden par le gouvernement du Québec ou le gouvernement du Canada. Parfois les inventaires se concentrent sur une période chronologique ou une problématique particulière. Le plus souvent, ils sont effectués dans des zones menacées par des travaux de terrassement ou de construction. Les archéologues inspectent alors les lieux et s’assurent qu’ils ne recèlent pas de sites archéologiques pouvant être affectés. Si c’est le cas, on met en branle des mesures de protection ou une fouille de sauvetage.
fouilles conventionnelles : Lorsque l’intégrité d’un site n’est pas menacée, mais que des fouilles sont programmées et entreprises pour les fins de la recherche, on parle alors de fouilles conventionnelles. Celles-ci doivent être réalisées selon les meilleures normes possibles, car rien ne justifie que des données soient négligées ou détruites. Le premier travail consiste habituellement à dresser un plan précis de tous les éléments visibles en surface et à établir un carroyage permettant l’identification individuelle de chaque mètre carré. La fouille s’effectue lentement en coordonnant individuellement en trois dimensions chaque objet recueilli. Ces recherches se font souvent en collaboration avec d’autres archéologues et spécialistes afin de comprendre le peuplement et les comportements humains, de même que les interactions entre habitants et milieu. Ces recherches sont habituellement diffusées sous forme de présentations dans des colloques, et dans diverses publications et expositions.
ligature : Une ligature est généralement une ficelle enroulée autour de la partie active et du manche d’un outil de façon à servir d’attache. Par exemple, la ligature peut servir à attacher une lame au manche d’un couteau.
microlame à soie : La microlame à soie est une microlame qui présente une retouche localisée à au moins une des ses extrémités. Cette retouche a comme effet de rendre le bord moins tranchant et permet ainsi son emmanchement. La soie est la partie retouchée qui est normalement insérée à l’intérieur du manche.
microlame : La microlame est un petit artefact en pierre deux fois plus long que large présentant deux bords tranchants parallèles et obtenu à partir d’un nucléus à microlames.
nucléus : Un nucléus est un bloc de matière première préparé de sorte à pouvoir produire par détachement un ou plusieurs supports d’outils.
outil à pression : L’outil à pression, généralement de forme allongée, permet d’appliquer efficacement une force directe (sans percussion) à un objet en pierre afin d’en détacher des parties (généralement des lames ou microlames ainsi que des petits éclats allongés).
outil : Un outil, au sens archéologique du terme, est un objet permettant d’effectuer une ou plusieurs fonctions. Souvent les archéologues emploient le terme outil pour parler d’un objet qui est en fait la partie active d’un outil. Par exemple, la lame d’un couteau sera décrite comme un outil même en l’absence du manche.
plan de frappe : Un plan de frappe est une surface qui a été préparée pour permettre l’application adéquate d’une force par l’intermédiaire d’un outil de taille de manière à pouvoir détacher une partie de la matière travaillée.
quartz cristallin : Le quartz cristallin est un minéral très dur composé principalement de silice et qui se trouve le plus souvent sous une forme hexagonale. Sa couleur est généralement translucide parfois teintée de façon uniforme (brun, noir, rose ou orange). Ce matériau se fracture comme du verre (fracture conchoïdale) produisant ainsi des bords très tranchants.
retouche : Une retouche est une série d’enlèvements résultant de la transformation d’un objet. Par exemple, un support sera transformé en outil par une série de retouches.
site archéologique : endroit qui recèle les témoins d’activités humaines passées.
sondages : Les sondages consistent généralement à creuser des carrés de 50 cm sur 50 cm ou de 1 m sur 1 m afin de dépister des traces d’occupation et de comprendre la stratigraphie d’un site. Lors d’une fouille de sauvetage, les sondages pourraient servir à vérifier la présence de vestiges archéologiques dans un lieu particulier ; au cours d’un inventaire, ils serviront à déterminer le potentiel d’un site ; enfin, pendant des fouilles conventionnelles, on s’en sert notamment pour vérifier l’étendue spatiale d’une occupation ou localiser des aires d’activités particulières.
supports (support d’outil) : Le support est un objet produit de façon intentionnelle ou récupéré comme produit secondaire ou rebut d’une autre production. Parfois un fragment naturel de roche ou un galet sera utilisé comme support. Il a habituellement une forme appropriée permettant sa transformation en outil. Par exemple, une microlame peut servir de support et être transformée en outil par une fine retouche particulière, devenant ainsi une microlame à soie.
technologie : Le terme technologie est utilisé, principalement depuis les années 1980, par un certain nombre d’archéologues et d’ethnologues pour parler d’une discipline. Cette discipline à pour objectif de comprendre les comportements humains et leur évolution dans le temps par le biais de l’étude des techniques mises en œuvre dans la production de la culture matérielle, mais aussi dans l’utilisation du corps humain (ex. façon de s’asseoir). La technologie est largement orientée vers le développement de méthode d’analyse permettant d’enregistrer la séquence des évènements, la série des gestes, les contraintes techniques et les conditions socio-économiques qui accompagnent les activités humaines. La chaîne opératoire s’est imposée comme un outil d’analyse dans cette démarche. En archéologie, cette approche a comme originalité le fait de s’intéresser aux liens dynamiques qui existent entre tous les types d’artefacts liés à la production et à l’utilisation d’un objet, incluant les résidus.