Ce module documentera l’histoire des Inuit en utilisant, entre autres, les connaissances des Aînés inuits, mais aussi les documents d’archives. Des thèmes spécifiques seront documentés : notamment l’organisation sociale, les relations interrégionales, l’utilisation et l’exploitation du territoire, l’origine des toponymes (rejoignant ici le module de géographie historique), etc. On abordera aussi le savoir traditionnel (i.e., les connaissances matérielles et spirituelles acquises par transmission orale d’une génération à l’autre) et la tradition orale concernant les ancêtres des Inuit et les premiers occupants du Nunavik (i.e., comment les Inuit perçoivent leur prédécesseur inuit (i.e., thuléens) et paléoesquimaux). Cette perspective ethno-cosmologique (par exemple, en ajoutant l’étude des mythes de création du monde) offrira un regard intéressant sur le passé en confrontant le mythe à une réalité archéologique et historique, qui sont aussi dans leur forme des interprétations d’une réalité abstraite. Le temps et l’espace, qui représentent les deux concepts principaux de ce projet ARUC, prendront tout leur sens dans ce module qui permettra de développer des liens étroits avec les autres modules de la recherche. Un thème particulièrement intéressant sera exploité sous cet angle. Nous savons tous que les contacts avec les Eurocanadiens ont eu des impacts majeurs sur les modes de vie traditionnels inuits. Toutefois, la nature exacte de ces impacts sur l’individu, sur la perception de son espace ainsi transformé et les modifications qu’il a dû apporter à sa vie quotidienne, n’a pas été documentée dans une perspective. La capacité de l’individu à combattre l’adversité (la résilience humaine) sera examinée à travers des entrevues et recherches en archives. Les recherches effectuées sous ce thème auront des répercussions significatives sur la façon d’observer les manifestations humaines passées et présentes. Il convient aussi de mentionner la variable environnementale qui a sans aucun doute joué un rôle prépondérant dans ces changements et qui sera examinée sous cette perspective.
Possédant l’appui de la quasi-totalité des communautés inuites du Nunavik, il sera des plus appropriés de pousser le développement du projet d’histoire régionale mis sur pied par l’INRS –UCS, l’Institut culturel Avataq et la Société Makivik dans le cadre de l’ARUC I.S.I. Les deux projets évoluant en parallèle pourront contribuer positivement à leur succès commun. Tout comme le projet ARUC, le projet d’histoire de l’INRS/Avataq/Makivik entend donner une place prioritaire à la perception inuite de leur histoire. Bien que les thématiques de ce projet d’histoire régionale restent largement à définir, ses objectifs dénotent une complémentarité évidente ave l’ARUC I.S.I.