Ce module comprendra plusieurs aspects, mais la recherche novatrice en géomatique sera d’abord définie en fonction des problématiques des autres modules, i.e., les chercheurs en géomatique travailleront à trouver des solutions informatiques aux problèmes qui leur seront soumis par les chercheurs de l’ARUC. Il va sans dire que le développement de ce module ira de pair avec l’aspect archéogéomatique déjà discuté et le développement des thématiques reliées à la géographie historique, mais nous pouvons déjà entrevoir les contributions majeures de ce module dans le développement d’outils adaptés et des programmes d’éducation et de diffusion spécifique et à grande échelle, notamment en utilisant internet à la fois comme moyen de diffusion de l’information et en tant qu’outil éducatif par excellence. Ce type de développement est d’autant plus significatif que l’une des clientèles visées est en région éloignée. Un projet géomatique, qui a été discuté lors d’une rencontre préparatoire, combine les données géographiques (espace physique), la toponymie, les sites (emplacements physiques archéologiques, historiques, à signification spirituelle) et des extraits d’entrevues avec des Aînés dans une application Web interactive accessible via Intranet ou à distance. L’idée maîtresse de ce type de projet est de combiner en une seule application les connaissances traditionnelles et les données scientifiques recueillies dans une région donnée. L’expertise, la flexibilité et l’intérêt exprimés pour cette ARUC par le Centre de recherche en géomatique de l’Université Laval augurent une collaboration des plus fertiles.
La création et l’incorporation des comités culturels locaux viennent combler un vide important chez les communautés nordiques du Nunavik, notamment dans la prise en charge de projets culturels à fortes connotations communautaires. Pour l’ARUC I.S.I., la mise sur pied de ces comités vient établir notamment le pont entre les chercheurs et les Aînés détenteurs de connaissances multi-générationelles. Ces comités fournissent une structure cohérente avec laquelle il sera facile d’établir les contacts et intégrer plus facilement les Aînés intéressés par les différents aspects de la recherche. Cette démarche étant centrale à plusieurs projets potentiels de l’ARUC I.S.I. beaucoup d’effort sera investie dans la participation complète et effective des Aînés que ce soit comme accompagnateur sur le terrain ou comme informateur principal lors d’entrevues ou d’ateliers dirigés. À titre d’exemple, les savoirs écologiques et environnementaux des Aînés inuits seront intégrés dans les études d’évaluation environnementale et sociale d’une perturbation naturelle (climat) ou anthropique. La coordonnatrice de ces comités est une employée de l’Institut culturel Avataq. Il sera donc simple d’identifier les méthodes et moyens qui seront déployés pour constituer des équipes de recherche mixtes (chercheurs universitaires et Aînés inuits). Tous les efforts seront mis en œuvre afin d’impliquer les Aînés dans les différentes étapes des projets, incluant leur présence sur le comité conseil ce qui leur permettra d’intervenir directement dans la sélection des projets prioritaires. La participation des Aînés est d’autant plus essentielle que ceux-ci disparaissent rapidement et leur connaissance avec eux.
Un projet de cette envergure doit nécessairement être accompagné de mécanismes qui vont permettre l’évaluation continue du développement de la recherche et permettre d’ajuster celle-ci en cours de réalisation plutôt qu’attendre la fin des travaux. Ainsi l’arrivée des comités culturels locaux vient encore une fois fournir l’outil essentiel pour assurer cette évaluation continue. En collaboration avec les membres du comité conseil (décrit plus loin), les travaux de recherche pourront être examinés à la pièce et établir leur conformité avec les objectifs de l’ARUC I.S.I. Cette façon de procéder résultera s’il y a lieu dans l’application immédiate des correctifs nécessaires. À une échelle plus globale, le comité conseil procédera régulièrement à l’examen des procédures et des résultats de la recherche et pourra recommander la réorientation de certains aspects de celle-ci.
En bref, notre projet présente une mosaïque d’approches et de données qui garantie l’atteinte des objectifs du projet I.S.I. Chaque module conduit isolément ne permettrait pas de parvenir à cette symbiose où diverses disciplines s’unissent pour créer une « anthropologie holistique » où chacun des modules vient contribuer à enrichir une vision globale de la recherche sur l’Homme et sa relation privilégiée avec son environnement. Dans les faits, le but ultime est de joindre les traditions occidentales et inuites en un tout cohérent afin de dépasser les barrières traditionnelles de la recherche scientifique.