Activités et diffusion
Résumé des travaux de terrain de 2010, par Stéphanie Steelandt
Les ressources ligneuses tenaient une importance particulière dans la vie quotidienne des Paléo et Néo-esquimaux du Nunavik. Le bois était en effet utilisé à diverses fins : charpentes et toits des habitations semi-souterraines, embarcations (ex. kayaks, traineaux), outils de chasse (arc), objet du quotidien (cuillères), oeuvres d’arts (statuettes), bois de feu (combustion). En Arctique, le bois trouvé et exploité par ces peuples anciens serait surtout du bois flotté récolté sur les plages alors qu’en Subarctique le bois pourrait provenir d’arbres locaux ou d’arbres ramenés des lieux situés à quelques kilomètres plus au sud dans la toundra forestière ou forêt boréale. Dans le but de documenter la variabilité spatio-temporelle de la disponibilité de cette ressource et le mode de son exploitation par ces peuplements, mon projet de doctorat se base principalement sur des études dendro-chronologiques et anatomiques de bois flottés prélevés le long de la rive est de la baie d’Hudson. Ce projet s’insère dans le module « environnement » du programme ARUC intitulé « Le temps et l’espace chez les Inuits du Nunavik » dont la direction est assurée par l’institut Culturel Avataq.
Les travaux de terrain de cette étude ont eu lieu du 05 juillet au 02 août 2010 dans 3 régions du Nunavik : Ivujivik (dans la toundra herbacée), Inukjuak (dans la toundra arbustive) et Umiujaq (dans la toundra forestière) (Figure 2). Dans chacun de ces secteurs, les bois flottés retrouvés sur les plages ont été recensés, décrits, mesurés (longueur, circonférence, diamètre) (Figure 3) et des galettes ont été prélevés (Figure 4). Des monolithes de tourbe ont été prélevés pour des analyses paléoécologiques (polliniques) (Figure 5) et des relevés géomorphologiques et stratigraphiques ont été réalisés autour des sites archéologiques pour compléter les données manquantes (Figure 6).
À Ivujivik et ses environs (îles Nuvuk et Digges), l’équipe a été aidé par Audrée Gervais (assistante de terrain), Sarah Aubé-Michaud (étudiante en maitrise), Jonathan Pageau (assistant de terrain) et Adamie Tarkiasuk (guide et chasseur inuit). Les sites archéologiques étudiés correspondent aux sites thuléens KcFs-2 sur l’île NK1 et KdFr-3 sur l’île Digges ouest.
À Inukjuak et ses environs (île Drayton), les recherches se sont poursuivies entre le 16 et 23 juillet en compagnie de Tomy Weetaluktuk (membre de l’Institut culturel Avataq) et Juani Elijassiapik (chasseur et guide inuit). Le site archéologique faisant l’objet d’étude était le site IbGk-3 sur l’ile Drayton.
Enfin, les deux dernières semaines de terrain se sont déroulées à Umiujaq et ses environs (lac Guillaume-Delisle, île Bélanger), où l’équipe a été accueillie et aidée par Pierre Desrosiers (archéologue à l’Institut culturel Avataq), Andy Papigatuk (assistant archéologue), Willie Kumarluk (guide et chasseur inuit) et John Topping (assistant de terrain). Du charbon de bois a été pu être récolté dans deux sites archéologiques paléo-esquimaux: le site HaGb-7 sur l’île Cairn et le site HaGd-4 dans le « complexe du Gulf Hazard » du Goulet.
Figure 1 : Dominique Marguerie, Stéphanie Steelandt et Najat Bhiry
Figure 2 : Localisation des régions d’étude
Figure 3 : Rassemblement et mesures des fragment de bois à l’île Drayton
Figure 4 : Échantillonnage d’une galette de bois près du village d’Inukjuak
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b
c
Figure 5 : Échantillonnage (a), description (b) et découpage (c) d’un monolithe sur l’île Nuvuk (NK3)
Figure 6 : Site archéologique KdFr-3 sur l’île Digges ouest
Figure 7 : Coupe stratigraphique à proximité du site archéologique KdFr-3 sur l’île Digges ouest
