Par Martine Dufour
L’initiative d’une classe de l’école Tarsakallak d’Aupaluk a aboutit à un projet artistique multidisciplinaire impliquant des jeunes de toutes les communautés de la région.
Le projet intitulé « Listen to the children : Connecting the north throught story and song » a prit sa forme aboutie à la fin mai, lors d’un concert à Aupaluk au cour duquel deux élèves de chaque communauté du Nunavik se sont retrouvés pour interpréter ensemble leur création collective, une chanson intitulée One Voice, One Song.
À la même occasion, une courtepointe géante conçue par les classes participantes de chaque village a été dévoilée, de même qu’un livre rassemblant les histoires illustrées conçues par chacun de ces groupes d’élève.
Tout a commencé dans la classe de Sarah Russel, un professeur de 3, 4, 5 et 6ème année du primaire à l’école Tarsakallak d’Aupaluk, qui eut l’idée d’amener ses élèves à composer une chanson de groupe. C’est dans cette démarche qu’elle convoqua Debra Giebelhaus-Maloney, artiste multidisciplinaire, professeur, et avocate pour enfant, à donner des ateliers de chanson à ses élèves par le biais du logiciel de vidéoconférence Skype, depuis son domicile à Calgary. Debra a alors proposé de profiter davantage des possibilités d’enseignement à distance que permet Skype et d’impliquer des élèves de partout au Nunavik au projet de chanson.
C’est ainsi qu’une classe de primaire de chaque communauté de la région a commencé à recevoir l’enseignement de Debra par vidéoconférence à raison de deux fois par mois, entre octobre 2009 et mai 2010.
Rapidement, un volet production d’une œuvre visuelle s’est greffé au projet. Parallèlement au projet musical, chaque classe a eu pour mission de créer quatre scènes brodées sur un textile qui représenterait leur classe, leur village, leur terre et les animaux locaux. Ces étoffes brodées allaient bientôt être assemblés pour former une courtepointe géante, une œuvre intercommunautaire qui pourrait bientôt se promener à travers la région.
Finalement, un livre de 14 tomes représentant chacune des scènes brodées par les classes participantes et accompagné d’une histoire ou d’une légende locale rédigée par les élèves a été publié et remis à chaque classe.
Ce projet inouï a été rendu possible grâce au support financier de plusieurs partenaires, dont la Société Makivik (programme Ungaluk), l’Institut culturel Avataq, New Paths for Education, Brighter Futures, la Commission scolaire Kativik, Air Inuit, l’Administration régionale Kativik, l’Association inuite Nunalituqait Ikajuqatigiitut, le Ministère des affaires indiennes et du Nord et bien sur, la participation des habitants d’Aupaluk.