Les avis divergent parmi les aînés quant à l’origine du mot SALLUIT. Voici l’histoire de cette communauté telle qu’on me l’a racontée. Avant que quiconque ne vive à Salluit, certains chasseurs affirmaient que le gibier y était abondant. Or, quand d’autres partirent y chasser, ils n’y trouvèrent rien. Le mot Salluit renvoie à cette contradiction.
Ce village est entouré de montagnes qui obstruent la vue. Les terres municipales sont très restreintes, et les maisons s’y entassent les unes sur les autres. L’eau des ruisseaux est délicieuse et très fraîche. La population inuite se chiffre entre 600 et 700 personnes.
La marée monte très haut et apporte des fruits de mer, des moules, des palourdes et des algues. Les Sallumiut connaissent à fond les choses de la mer ; ils apprennent le mouvement des courants et des marées en observant la lune. Par exemple à la pleine lune, quand la lune apparaît de plus en plus tard, les courants marins sont nombreux. Les chasseurs de la région sont aussi bien familiers avec les dangers que présentent les courants, les montagnes et les vents. Il y a parfois des avalanches ; à certains endroits, on ne saurait utiliser un fusil sans faire tomber les énormes pans de neige accrochés aux flancs montagneux. Nombre d’Inuits ont perdu la vie dans des avalanches.
Tous les Sallumiut, des aînés aux plus jeunes, parlent l’inuktitut. Par ordre d’importance, Salluit est le cinquième village du Nunavik.
Texte par Taamusi Qumaq (1992)