KANGIQSUALUJJUAQ signifie aussi « très grande baie ». Certains habitants de ce village sont de haute taille ; ils ont grandi ainsi même s’ils sont de pure race inuite. Le gibier —poissons, caribous, phoques — abonde dans la région, tout comme les oiseaux pendant la migration printanière. La population du village compte plus de 500 Inuits. J’exclus toujours de ces chiffres les Qallunaats car ils ne font que travailler dans les villages inuits et repartent chez eux, très loin, quand leur travail se termine. Ils profitent des offres d’emploi dans les villages ; par exemple, ils vont construire les maisons car les Inuits n’ont pas la formation nécessaire.
Les Kangiqsualujjuamiut parlent parfaitement l’innuttitut et n’oublieront jamais leur langue tant que les générations actuelles vivront.
Les Inuits sont heureux de pouvoir se nourrir à la manière traditionnelle. Par le passé, les chasseurs de Kangiqsualujjuaq n’utilisaient que le traîneau à chiens. Ce n’est que récemment qu’ils ont opté pour les motoneiges. Peu d’aînés vivent à cet endroit, comme c’est le cas dans tout le Nunavik et dans Nunatsiaq.
Kangiqsualujjuaq semble se cacher, car les maisons sont construites juste au pied d’une montagne. Quand on arrive en avion, on a dépassé le village avant même de l’avoir vu. Plusieurs personnes de l’endroit possèdent leur propre pourvoirie, en dehors du village, où des Blancs vont pêcher et chasser le caribou, Les Inuits les guident, moyennant rémunération.
Texte par Taamusi Qumaq (1992)