Le village d’AKULIVIK est ainsi nommé parce qu’il évoque la forme du kakivak (harpon) [1] : en effet, il est situé sur une pointe que longent deux cours d’eau, si bien qu’il ressemble à l’akulivik, ainsi qu’on nomme la partie centrale du kakivak.
Akulivik est un village récent, sa fondation datant seulement de 1975 [2]. Bien décidés à retourner vivre à cet endroit, les Inuits y transportèrent plusieurs vieilles maisons de Puvirnituq par motoneige et par bateau. Devant pareille détermination, le gouvernement décida de construire des maisons neuves.
Akulivik se situe sur une importante voie migratoire de l’omble chevalier de l’Arctique, que l’on peut pêcher à la ligne ou au filet. En hiver, comme les territoires de chasse au phoque sont à proximité, les gens d’Akulivik envoient de la viande de phoque et du poisson aux habitants de Puvirnituq pour leur venir en aide. Les Akulivimiut parlent toujours leur langue traditionnelle. Ils n’ont pas l’intention de perdre leur langue ni leur culture.
Texte par Taamusi Qumaq (1992)
[1] Foëne (ou gros harpon) utilisée pour la pêche, dans laquelle une pointe centrale est entourée de deux arcs d’ivoire munis de barbes. Le poisson une fois empalé par la pointe du milieu est retenu par les parties de chaque côté
[2] Les habitants de la région vivaient sur l’île de Cape Smith jusqu’à la fermeture du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Ils se relogèrent à Puvirnituq sans vraiment s’intégrer à la population locale jusqu’en 1975, puis ils repartirent vers leur territoire d’origine