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12 décembre 2007

Mise à jour sur le site de pétroglyphes Qajartalik

Par Daniel Gendron, archéologue en chef

Site de pétroglyphes Qajartalik en septembre 2007 (photo de Louis Gagnon)

Site de pétroglyphes Qajartalik en septembre 2007 (photo de Louis Gagnon)

À la fin de septembre dernier, le conservateur d’Avataq, Louis Gagnon, et moi-même avons enfin pu examiner l’état du site de pétroglyphes Qajartalik situé sur une île près de Kangiqsujuaq. La visite d’inspection a été organisée en partie par suite d’un article publié dans le réseau de quotidiens CANWEST il y a plus d’un an portant sur la présumée destruction des pétroglyphes du Dorset. L’article était outrageusement surmonté d’un titre qui blâmait les Chrétiens de la communauté locale inuite pour la soi-disant destruction. Cet article n’aurait jamais dû être publié, puisqu’il reposait entièrement sur une rumeur, comme je l’ai mentionné dans ma lettre ouverte au journaliste Randy Boswell de CANWEST, laquelle fut publiée dans le Nunatsiaq News du 29 septembre 2006. Boswell savait fort bien qu’il s’agissait d’une rumeur, mais sans égard au fait qu’il n’ait pu en vérifier le bien-fondé hors de tout doute raisonnable, il a néanmoins publié l’article en août 2006. La nouvelle fut vite reprise sans plus de vérification par divers autres journaux (y compris en ligne), notamment Nunatsiaq News d’Iqaluit.

Nous sommes heureux d’annoncer que le site n’a été ni détruit, ni endommagé, si ce n’est que pour quelques graffitis déjà relevés en 2001. L’inspection a prouvé que les rumeurs de 2006 n’avaient aucun fondement. Nous avons remarqué une détérioration des affleurements de stéatite complètement attribuable à des causes naturelles, ce qui devrait pousser le gouvernement fédéral à agir rapidement afin de reconnaître le site comme lieu d’importance historique nationale. Avataq a présenté une demande à cette fin à Parcs Canada il y a déjà 10 ans, mais l’organisme fédéral n’a pas donné suite à la proposition en dépit du fait que la détérioration des pétroglyphes était déjà évidente à l’époque. L’obtention de la reconnaissance de Qajartalik par l’UNESCO au titre de site du patrimoine mondial en péril a toujours été considérée comme une première étape dans la protection et la préservation à long terme des pétroglyphes de Qajartalik.

André Fradette, du Ministère de la Culture et des Communications du Québec, accompagnait Louis Gagnon et Daniel Gendron au site de Qajartalik en septembrre 2007 (photo de Louis Gagnon)

André Fradette, du Ministère de la Culture et des Communications du Québec, accompagnait Louis Gagnon et Daniel Gendron au site de Qajartalik en septembrre 2007 (photo de Louis Gagnon)