Par Elsa Cencig
À l’été 2009, le département d’archéologie de l’Institut Culturel Avataq a effectué une école de fouilles en archéologie dans la région d’Ivujivik. 12 étudiants du secondaire ont participé à ce projet de fouilles, sous la direction de Susan Lofthouse (archéologue à Avataq).
Suite à ces activités de recherches, Avataq souhaitait permettre à certains étudiants de développer davantage leur intérêt pour l’archéologie et la préservation du patrimoine. Ainsi, nous avons organisé la seconde édition de la «Semaine de l’Archéologie» à Montréal, laquelle s’est tenu du 4 au 10 avril. Les cinq participants, quatre de l’école Nuvviti et une de l’école Ikusik, sont : Maina Iyaituk, Makusie Naluiyuk, Levina Kanarjuak, Tomasi Audlaluk et Roxanne Kristensen.
L’objectif principal de cette semaine annuelle est de sensibiliser les étudiants aux possibilités de carrières dans le domaine du patrimoine culturel et ainsi les encourager à poursuivre des études post-secondaires. Le programme vise aussi à informer les étudiants sur le métier d’archéologue, en dehors du terrain, et sur ce qu’il advient des artéfacts après leur découvertes, incluant les techniques de préservation et l’enregistrement des objets dans notre base de donnée des sites archéologiques du Nunavik. Elsa Cencig et Pierre Desrosiers (Avataq) ont dirigé ce projet, assistés par Andrew Papigatuk (Avataq). Pauline Tremblay (enseignante, KSB), supervisait le groupe. Des visites dans différents centres culturels de Montréal, dont notamment des musées et des établissements scolaires post-secondaires, ont été réalisées.
Les étudiants ont d’abord été initiés au travail de laboratoire en archéologie et à la conservation du patrimoine culturel inuit dans la réserve muséale d’Avataq (CDCM), où sont conservées les collections archéologiques, ethnographiques et d’art du Nunavik. Julie-Anne Tremblay et Caroline Simard (Avataq) ont présenté les différentes collections aux adolescents et leur ont donné une formation en conservation des artéfacts selon la perspective muséale. Les étudiants ont aussi pu observer la richesse des collections dont les collections archéologique qui représente 25 ans de recherche.
En plus de la formation en archéologie, les étudiants ont également eu droit à une présentation du Département des Archives et ils ont pu acquérir leur arbre généalogique. Deux musées ont été visités, le Musée McCord, et le Musée des Civilisations (Ottawa). Accompagnés de conservateurs muséaux, les étudiants ont eu accès aux réserves muséales et ont pu observer des objets rarement montré au publique. Une visite au Jardin Botanique a également été planifiée avec Alain Cuerrier (ethno-botaniste), lequel a offert une présentation sur les propriétés et caractéristiques des plantes du Nunavik. Il a notamment discuté de l’importance de l’association entre la communauté scientifique, les communautés locales et le savoir traditionnel inuit.
De plus, une visite au Collège Marie-Victorin a été organisée. Les cinq étudiants ont été reçus par Lysanne Lacoste-Guyon (enseignante) et par ses étudiants: Lisa-Louie Ittukallak, Susan Nulukie, Caroline Tulugak et Josie Amamatuak, lesquels ont discuté de leur expérience au collège et ont offert une visite guidée du campus. Finalement, une visite de l’Université McGill a été organisée par Susan Lofthouse. Les étudiants y ont eu la chance de visiter non seulement le campus, mais aussi de voir différents laboratoires d’archéologie (zooarchéologie, archéologie de l’Arctique, primatologie, archéologie des Andes, évolution humaine) et de rencontrer des professeurs et des étudiants gradués.
Cette nouvelle édition de la Semaine de l’archéologie permettra, nous l’espérons, aux étudiants de débuter une réflexion sur la possibilité d’envisager une carrière dans le domaine de l’archéologie et d’autres disciplines liés à la conservation du patrimoine. Elle constitue aussi un aperçu de la vie dans une grande ville comme Montréal. Grâce au support de la Société Makivik et de la Commission Scolaire Kativik, ce projet forme maintenant un nouvel outil éducatif pour encourager la relève et l’acquisition de formations post-secondaires pour les jeunes du Nunavik.