Par Tommy Weetaluktuk
Dans l’Arctique ce n’est pas rare d’avoir des sites archéologiques dans le voisinage d’une école. Ces sites représentent de bonnes opportunités pour l’enseignement, surtout qu’ils sont visibles en surface. Malgré cela, la majorité de l’année, ils sont invisibles, ensevelis sous la neige. La fin du printemps, juste avant la fin des classes, représente donc un moment privilégié pour organiser des visites de sites archéologiques avec les étudiants.
Le 6 juin, j’ai amené des étudiants de quatrième année de l’école Innalik à Inukjuak, visiter quelques sites archéologiques dans les environs de la communauté. Cette sortie visait à initier les jeunes à l’archéologie, de quelle manière cette discipline contribue à mieux comprendre notre passé et à préserver notre héritage. Les 14 étudiants (entre 10 et 11 ans) étaient accompagnés de leur professeure Mini Haney. Quelle joie pour les étudiants d’avoir une classe à l’extérieur durant cette belle journée !
Les sites qui furent visités ont été occupés il y a plus de 1000 ans par les Prédorsétiens (IcGm-38) et les Dorsétiens (IcGm-36). Des outils en pierre ainsi que des structures de tentes sont encore visibles en surface. Ils ont, entre autres, appris pourquoi ces sites, maintenant loin du rivage, étaient à l’époque situés en bordure de mer. Alana Morgan (professeure, Innalik school), Ivan Hitchcock (professeur à Inukjuak dans les années 1980), Nancy Palliser (Avataq), Mary Pirti Kumarluk (Daniel Weetaluktuk Museum, Inukjuak), Alacie Q. Napartuk (Saputik Art and Cultural Centre, Puvirnituq) et Julie Anne Tremblay (muséologue) ont aussi participé à la visite. Cette sortie faisait partie du projet «Passeport culture vivante», une initiative du département de muséologie de l’Institut culturel Avataq.
(Tommy Weetaluktuk est archéologue à Avataq, bureau d’Inukjuak)